On reproche souvent au communisme les problèmes qui
subsistent aujourd’hui en Russie dans la législation.
Mais, l'histoire ancienne de la Russie est également
à l’origine de la façon dont les affaires
se pratiquent actuellement. En effet, dans la monarchie absolue
le Tsar était « Dieu et Juge ». Le peuple
russe n’a-t-il ainsi jamais impliqué dans le processus
législatif et a donc du mal à prendre la législation
« au sérieux ».
En Russie, les lois sont nombreuses, mais elles ne sont pas
strictement appliquées. La taille du pays rend les contrôles
difficiles. Selon des estimations courantes, de 30 à
50 % des profits de la mafia sont consacrés aux pots
de vin versés à des hauts responsables du fisc,
à des officiers de la milice et à des représentants
de la justice.
Les juges ont d'une manière générale peu
de prise sur les responsables mafieux et beaucoup d'entre eux
acceptent de profiter de la générosité
d'un "parrain". Quant à la propriété
intellectuelle et industrielle, elle n'est pas respectée,
les contrefaçons pouvant être achetées librement
sur les marchés, mais également dans les magasins
de grandes villes russes.
Le gouvernement russe a amélioré la législation
quant à la protection de la propriété intellectuelle
au cours des dernières années. Mais il n'en reste
pas moins que les consommateurs ont toujours à peu près
autant de chances de tomber sur un faux produit que sur un vrai
produit. Les contrefaçons concernent le plus souvent
les produits alimentaires, le thé, le café, les
cigarettes, les produits de beauté et de luxe, les vêtements,
les chaussures et les médicaments. Dans les pharmacies,
un médicament sur cinq serait faux. Selon les statistiques
officielles, le chiffre d'affaires du marché noir atteint
80 à 100 milliards de roubles par an (2 à 3 milliards
d’euros) et l'économie parallèle emploie
environ 1,5 millions de personnes. La contrefaçon est
pourtant passible d’une amende de 100 000 à 500
000 roubles minimum (3 000 - 15 000 euros) et de cinq ans de
prison ferme.
Malgré les discours officiels prônant la lutte
contre la corruption, celle-ci reste omniprésente, du
moins dans les plus hauts niveaux de l'Etat. Les organisations
mafieuses sont infiltrées dans les appareils gouvernementaux
et judiciaires. Les Russes considèrent que les prisons
sont remplies de petits criminels, qui n’ont pas les moyens
d’acheter les juges et que les vrais bandits restent en
liberté.
La petite corruption, celle dont sont coupables les petits
fonctionnaires et autres agents de l'Etat, tend toutefois à
se résorber concomitamment à la hausses des salaires
dans la fonction publique. Certains pots de vins (par exemple
aux médecins) ne sont de plus pas considérés
comme tels, mais plutôt comme une aide financière,
vu le très bas niveau des salaires dans la fonction publique.
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